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Livre de poche... Persée!
En ouvrant la boîte aux lettres ce matin, j'ai eu le coup au cœur que j'attendais depuis quelques jours: une enveloppe format A4 à l'en-tête des éditions Persée.
Elle contenait la réponse officielle à ma tentative de publication du roman que j'ai (enfin) achevé il y a quelques mois et (enfin, enfin) osé soumettre à la question à un avis professionnel.
Autant dire qu'elle contenait en vrac du rêve à la pelle, des pépites d'émotion larvée, de l'impatience et de la fierté en embuscade...
Alors, vous voulez la réponse vous aussi?
Ben cliquez sur "Lire la suite"!
J'ai déchiré l'enveloppe avec fébrilité, sans tenir compte une seule seconde de l'injonction faite par mes schtroumpfs d'attendre l'arrivée de leur père (soit environ 10 minutes, autant dire une éternité) pour partager la surprise. Impossible, j'étais trop excitée.
"Chère Madame,
Nous sommes heureux de vous informer que votre ouvrage (...) a reçu un avis favorable à l'issue de son examen en sélection".
OUAIS! C'est bon!! Je vais être PUBLIEE!!
Voilà ce que j'ai hurlé sans poursuivre la lecture plus avant, accueillant au bord des larmes un Arthis et un Noé bondissant dans mes bras. Quel plaisir! Après une longue étreinte très émue, j'ai repris la feuille dans les mains et ma lecture.
Le doute s'est alors installé, virant au malaise crescendo; après quelques détails techniques (nombre de pages, format, prix de vente estimé), une courte phrase:
"Nos formules de publication sont participatives, chaque auteur prenant en charge une partie du coût d'édition de son livre".
Ah.
C'est donc une maison d'édition fonctionnant sur le mode "édition à compte d'auteur", et non à "compte d'éditeur".
En gros, c'est toi qui prend en charge les risques et les frais, pas l'éditeur. Petit détail plus qu'essentiel, qu'ils ont hélas omis de mentionner sur leur site internet. (J'avais pris le temps de l'éplucher soigneusement avant d'envoyer l'ouvrage). Pas fair-play tout ça, mais une fois le manuscrit téléchargé, il était trop tard pour faire marche arrière.
Ainsi donc, j'apprends en poursuivant ma lecture (déjà dépitée) que le montant forfaitaire de participation incluant distribution et promotion bla-bla-bla est de 2786,00 euros; le reversement sur les ventes est de 23%.
O rage, ô désespoir, ô maison d'édition close pourrie.
J'ai bien vérifié il n'y avait pas de virgule cachée. Ils sont fous??
D'ailleurs, ils le savent: ils proposent des "dispositifs alternatifs" au cas où "cette formule de diffusion nationale ne correspond(e) pas exactement à (votre) projet". Tu m'étonnes!
Je n'ai pas encore contacté le service éditorial comme suggéré en fin de courrier, afin "d'examiner ensemble les possibilités de publication et définir la plus adaptée à (mes) besoins".
Je sens que cette formule peut correspondre à certaines personnes (blindées) en quête de reconnaissance mais mon ego n'est pas suffisamment tyrannique pour me faire débourser une telle somme. Il me faudrait vendre 700 exemplaires juste pour rentrer dans mes frais! Je suis plutôt littéraire et rêveuse, mais j'ai fait un bac D et je sais encore calculer ...
En outre, ils ne précisent pas dans le courrier le nombre d'exemplaires proposés pour cette somme forfaitaire, mais après une recherche fébrile de ma part sur différents forums (internet: merci!) il semblerait que ce soit environ 300, soit une micro-diffusion frôlant le ridicule et ne me permettant même pas d'amortir mon investissement. Car je suppose que les exemplaires suivants seraient facturés en sus et toujours à ma charge!
La plus grosse déception au final, c'est l'idée que le manuscrit n'a peut-être probablement même pas été lu, puisque leur objectif n'est pas qualitatif (recherche de nouveaux talents) mais bien mercantile avant tout.
"Une merde rentable reste une merde". (Moi)
"Une merde rentable reste rentable". (Persée)
Apprentis gribouilleurs de mon acabit, soyez sur vos gardes et méfiez vous des maisons dites d'édition qui jouent de façon bien perverse sur la naïveté et le besoin de reconnaissance.
Pour conclure sur un brin de dérision (et m'en sortir la tête haute!) je leur offre un nouveau slogan: "Les éditions de poche Persée".
Je n'ai pas tué Méduse mais reste médusée.
Je n'ai pas sauvé Andromède mais mon compte en banque.
Je n'ai jamais chevauché Pégase mais de plus hautes ambitions.
A bon entendeur!
Tags : édition, arnaque
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Commentaires
7PlatpaysMardi 15 Juillet 2014 à 15:34Chère Flo,
Il n'est pas besoin d'être lu par la multitude pour marquer quelques esprits éclairés de son (réel) talent d'écriture.
Je suis convaincu du tien (rehaussé qui plus est d'une bonne dose d'humour) depuis un certain temps déjà.
Désolé pour cet encouragement un peu tardif.
Bises
6vieux_têtardJeudi 5 Juin 2014 à 15:51Si tu fouilles le WEB pour l'auto-édition, va voir "LuLu", c'est là qu'Agnès Maillard a fait paraître ses chroniques : "Le Syndrome du poisson rouge" (à lire !).
@Malika et Fée: merci les filles, mieux vaut en rire au fond c'est une expérience comme une autre, d'où il ressort une fois encore que mon optimisme naïf et forcené me joue souvent des tours. Mais j'apprends...
Et j'ai quasiment décidé de tenter l'autoédition, là je fais preuve de rationalisme et fouille le web à la recherche de la meilleure solution. Ca prend forme...Je vous tiendrai au courant bien sûr!
Bises enjouées mes belles!
Coucou,
Je ne suis pas étonnée parce que j'ai souvent entendu ce genre de mésaventure. C'est désolant de voir les daubes- médiocrités vendues à milliers voire millions d'exemplaires juste parce que c'est commercial alors que quelques bijoux restent dans l'oubli parce que non commerciaux... Bref, c'est un beau foutage de gueule et un miroir aux alouettes.
Bonne chance sur d'autres voies!
3MalikaJeudi 5 Juin 2014 à 03:02L'arna"coeur" ce Persée! Ma Flo, suis de tout cœur avec toi et tu peux me compter parmi tes impatientes et ferventes fans! Plein de bisous chauds de Gwada
Ma chère Christelle, je te remercie pour ton soutien infaillible depuis les débuts, mais je refuse pour l'heure de cautionner ce fonctionnement, j'ai trop eu l'impression d'être prise pour un pigeon (de 6 semaines!).
J'envisage d'envoyer mon texte à d'autres maisons en choisissant les bonnes cette fois (!) et après, en dernier recours, de faire une autoédition via internet: certains sites proposent de faire toi-même la mise en page, la couverture etc. et surtout de t'occuper de la diffusion et la vente par toi-même. Le coût final sera beaucoup moins élevé et la satisfaction bien aussi grande!
Promis, tu auras un exemplaire dédicacé OFFERT!!
Bises!!
1Christelle L.Mercredi 4 Juin 2014 à 16:22Ma Flo, Deja un exemplaire de vendu, ou est ce que je peux l acheter?
Ne penses tu pas vendre un si grand nombre?
Au diable, l avarice!
Tiens moi au jus, bisous bisous
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Merci Fred ;-)