Je descends sur la pointe des pieds l'escalier en bois brut. Le silence est absolu, l'heure indéfinie, et une clarté orange baigne le salon.

J'ouvre les rideaux, un camaïeu de verts m'éclabousse aussitôt.

Le vert est ma couleur favorite, la longueur d'onde qui vibre et m'apaise.

Le soleil baigne ce paysage grandiose, le lac scintille et reflète dans une symétrie parfaite le flanc de montagne et ses conifères dans les moindres détails. Les sommets sont dégagés, avec ça et là quelques touches de blanc, vestiges neigeux de l'hiver.

J'en ai le souffle coupé, c'est juste parfait.

Un rapide coup d'œil à la montre m'indique que je viens d'effectuer le tour du cadran.

Merci l'horloge biologique.

Merci les vacances!

Tout est paisible, les enfants et mon chéri dorment encore, et la quiétude du matin s'accorde parfaitement à mon besoin profond de régénération.

J'ai envie de calme, de silence, d'air pur, de méditation.

De longues randonnées, de natation, de siestes bienfaisantes. Peut-être aussi, d'ici quelques jours, d'une touche d'adrénaline via le delta ou le canyoning.

J'ai fui la ville et son vacarme ordinaire pour passer une quinzaine dans cette petite station de ski des Pyrénées que je découvre avec bonheur.

Bonne pioche!

Un air me vient à l'esprit, sorti des limbes encore brumeuses de la nuit: "je te dirai les mots bleus, les mots qui rendent les gens heureux..."

Je me sens bien, merveilleusement bien, ici et maintenant.

Voici l'heure verte.