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Gamelle et triple lutz piqué
C'était hier la Saint Valentin, fête ô combien commerciale et donc quasi incontournable.
Ce fut pire que les autres années, non pas parce que mon cher mari omit de me couvrir de fleurs, de dentelle et de chocolats comme une divinité vénérée (ce qui eut été légitime, pourtant, comme tous les autres jours de l'année) mais parce qu'au cours de la journée se sont accumulées plein de petites contrariétés, pour s'achever en apothéose.
Ambiance de départ: météo à te flinguer. A te tremper, à t'envoler avec ton beau parapluie désossé. Comme tu n'habites pas en Bretagne ni en Angleterre, tu n'as pas le droit de te plaindre outre mesure, mais quand même, tu penses à ton taux de vitamine D avec angoisse chaque matin.
Ensuite: boulot par dessus la tête, des trucs pas sympa mais tu es payée pour... Accumulation de tâches ingrates et succession de clients pénibles, chaque fois que tu relèves la tête tu te dis "oh non, pas lui! pas elle!" et si, lui, elle, tu tentes vaguement de rester courtoise et de garder ton sourire artificiel, certains jours c'est plus difficile que d'autres. Tu irais bien te coucher, tu sens que ce serait vraiment une option profitable.
La migraine et les douleurs oculaires s'installent, tu te frotterais bien les yeux comme à l'accoutumée (soit environ 20 fois par jour) mais comme tu es quand même très influençable, tu as cédé à la tentation du maquillage option Saint Valentin, le grand jeu, ne te frottes pas les yeux, aahh trop tard. Bon. C'est la fête à la paillette mais la honte ne tue pas, ça se saurait.
Tout finit toujours par s'achever, ta journée n'échappe pas à la règle, tu sors en retard, tu n'as rien retenu de la formation diabétologie express entre deux clients, tant pis il fera jour demain. Ce soir, tu sors chez des amis ça c'est vraiment cool tu as juste le temps de rentrer te (re)faire une beauté.
Et là tu vois ton mari tout déconfit (qui a pensé "tête de citron"?) qui te balance de but en blanc: "t'as reçu la réponse de Nouvelles Plumes". Puis il se tait. Et il fait la gueule.
Ah.
Bon.
Comme t'es médium (tu vas d'ailleurs bientôt te reconvertir, tu envisages l'achat d'une boule de cristal) tu sens que la journée n'est pas finie, elle s'épanouit crescendo. Ca sent la loose.
En détaillant le mail, qui confirme que ton roman n'a pas été sélectionné (t'es vraiment médium) tu sens une grosse pointe de dépit te submerger. Mais le plus dommage, c'est que tu attends depuis 2 mois pour apprendre qu'il n'a même pas été lu, il est trop court. (Raison principale) Donc pas évalué. Juste congédié directos. Monde cruel.
Finalement ce n'est pas si grave puisqu'il ne s'agit pas d'un refus par rapport à l'écriture en soit, il te suffit de trouver un autre éditeur. Pour l'heure tu te remets de ta déception (modérée, au final, il y a de l'espoir) et te répètes qu'il fera jour demain.
Tu allumes la télé et tu mets Sochi, parce que le patinage artistique c'est vraiment beau, c'est génial pour se vider la tête, tu adores ça et là c'est indispensable.
Et tu rigoles un peu quand même quand le mec loupe son triple axel et s'écrase comme une bouse pas artistique.
Va savoir pourquoi.
Tags : déception, Saint Valentin
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Commentaires
1vieux_têtardDimanche 16 Février 2014 à 08:31
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Merci Marceau, je ne vise pas les Jeux Olympiques!!
La p'tite compétition locale serrait déjà bien savoureuse!